Signés Décorchemont, des vases aux formes insolites évoquaient volatiles et insectes chéris des symbolistes, tandis que sonnait une opulente garniture de cheminée du second Empire.
Après des études à l’École nationale des arts décoratifs à Paris, François-Émile Décorchemont s’oriente très vite vers l’art de la verrerie, qui connaît en cette fin du XIXe siècle un renouveau spectaculaire, initié par le maître Émile Gallé. Décorchemont mène des recherches sur la matière afin de renouveler formes et couleurs, et se fait remarquer dès le Salon des artistes français de 1903. Il rencontrera le succès surtout durant les Années folles, après l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, où il remporte un grand prix. Deux beaux exemples de son travail original étaient dévoilés ici, à commencer par un très plastique vase «aux plumes de paon». On n’en compte à ce jour que six exemplaires, celui-ci présentant sur sa base la fameuse signature au cachet circulaire (h. 18,5 cm, diam. 13,5 cm). Il était à vous pour 19 520 €. Le maître verrier est l’auteur d’un autre vase, celui-ci intitulé «aux gros scarabées» ; portant toujours la même signature au cachet circulaire, il est connu par sept exemplaires (h. 13 cm, diam. 16 cm), ce qui n’a pas été étranger à son bon résultat de 11 102 €. De l’époque art déco, datait une paire de bergères (77 x 67 x 85 cm) dessinées par Jules Leleu, dotées de dossiers corbeille en acajou et accotoirs pleins, de pieds antérieurs sphériques et postérieurs sabre. Créée aux environs de 1929, elle est documentée dans l’ouvrage de référence de Françoise Siriex (Leleu décorateurs ensembliers, éd. Monelle Hayot, n° 735), et a été adjugée 5 734 €. Dans un style historiciste très différent, tintait encore, à 7 198 €, une garniture de cheminée en bronze doré et marbre blanc, à décor de putti musiciens ; comprenant une pendule (48 x 64 x 21 cm) et une paire de candélabres à six feux (76 x 27 x 21 cm), elle est de style Louis XVI mais d’époque Napoléon III.