Voilà bien une association que l’on ne s’attend pas à trouver ici, Vuitton étant, symbole par excellence d’une certaine idée du voyage de luxe. Et pourtant ! La Croix-Rouge a bien commandé au célèbre malletier des modèles «calorifugés», étanches et verrouillés, pour le transport de divers prélèvements sanguins et osseux, ainsi que de tous types d’ustensiles médicaux et autres médicaments. Apparue au catalogue en 1910, celle-ci connaîtra une grande diffusion à partir de 1914, Première Guerre mondiale oblige. Il faut tout de même reconnaître que la simplicité a présidé à l’exécution de cette malle, qui, bien que portant une griffe de choix, se veut en définitive une robuste boîte utilitaire. Fort de son originalité et de son histoire, cet objet en bois, aux coins et bordures renforcés de ferraille noire, partait vers sa nouvelle destination pour 33 280 €. Il coiffait ainsi au poteau une autre pièce atypique, une malle «Hermétique» (100 x 50 x 33 cm) conçue quant à elle en zinc pour une clientèle masculine, et spécialement ici pour le commandant Claude Emmanuel Henri Marie de Pimodan. Ce militaire de carrière publiera Promenades en Extrême-Orient 1895-1896 à son retour de mission. Ce modèle, datant des années 1895, protégeait des faux plis et de la poussière à 23 040 €.