Dans l’Égypte des pharaons, nombreuses étaient ces représentations de fidèles en prières, plus précisément appelés «orants» du verbe latin orare, «prier». Placées dans les grands temples, devant les statues des dieux, elles pérennisaient les suppliques et les vœux de leurs commanditaires, bien souvent des serviteurs de l’État ou des notables. Parfois en granit pour les plus aisées, ces effigies pieuses étaient le plus souvent taillées dans le calcaire, à l’image de la statuette présentée à Lyon, ce mardi 15 janvier. Datant du Nouvel Empire, il en subsiste le buste d’un homme en prière, vêtu d’une longue jupe nouée sur la poitrine, et coiffé de la traditionnelle perruque évasée à pattes temporales. Parée de restes de polychromie rouge, la pièce a été exécutée sous la XVIIIe dynastie, probablement sous le règne prestigieux de Thoutmôsis III. Ce dernier aurait régné des alentours de 1500 à 1452 av. J.-C. ; il est l’un des plus grands pharaons de l’Égypte ancienne, un conquérant ayant porté l’empire à son apogée avec des expéditions lointaines, comme au-delà de la quatrième cataracte en Nubie. L’œuvre élégante, caractéristique de cet âge d’or, avait été acquise dans les années 1950 par un collectionneur, et se trouvait depuis dans sa descendance familiale. Elle changeait ici de mains, en échange de 6 761 €. Signalons au sujet de cette vacation, qu’une bonne partie des lots était constituée de pièces asiatiques, Chine et Japon confondus. Parmi ceux-ci se détachait un remarquable meuble à saké en bois laqué sur fond aventurine nashi-ji, de l’ère Meiji. Pour le découvrir, il vous en coûtait 3 756 €.