Fort recherchées, les productions de l’art indo-portugais étaient représentées à Saint-Jean-de-Luz par un petit coffret cabinet rectangulaire à un abattant et six tiroirs, attirant 29 160 €. Habillé d’un placage de bois exotique marqueté d’ivoire, il déploie un décor toutes faces de scènes de chasse à l’arc, de tigres terrassant des cerfs, et de personnages sur des éléphants ; on y détaille aussi des couples sur une terrasse au milieu d’oiseaux, de phœnix et de paons perchés dans les arbres… Autant d’indices pour désigner un travail de la région du Gujarat ou du Sindh, au XVIIe siècle, alors sous protection portugaise, et principaux centres de production de ces élégants cabinets en marqueterie d’ivoire. Pour la plupart, ces derniers étaient ensuite acheminés à Goa avant d’être embarqués sur des navires à destination de l’Europe. Tout aussi cynégétique, une suite de huit gravures en noir très finement rehaussées d’aquarelle, gouache et or, portant les noms de Jan Van der Straet, dit Johannes Stradanus (dessinateur), Philip Galle (graveur) et Georg Mack (coloriste doreur), recevait 6 318 €. Ces planches sont issues des célèbres Venationes ferarum, avium, piscium […], première édition, et de surcroît dédicacée à Côme de Médicis, en 1579 ; elles illustrent, par exemple, La Chasse aux chamois ou La Chasse à l’autruche des Maures. Pour le même prix, s’offrait à vous un énigmatique buste d’homme nu acéphale en porphyre rouge sculpté, pivotant à la taille, que l’on peut dater probablement de l’époque romaine.