Le bassin de l’Eure est situé dans la partie sud du Havre, dans un quartier aujourd’hui en pleine requalification. Cependant, cet espace portuaire comporte encore docks et entrepôts, comme à l’époque d’Eugène Boudin, fidèle observateur de l’activité marchande d’une ville à laquelle le lie son histoire familiale. Ses parents s’y sont installés et lui-même y tient une papeterie où s’arrêtent les artistes de passage. Bientôt, la jetée, les bassins et le port deviennent des motifs récurrents dans son travail. Il y aura consacré plus de deux cent trente œuvres, dont l’une, célèbre, constitue l’un des fleurons du musée d’Évreux : elle représente justement le Bassin de l’Eure au Havre et date de 1885. D’un point de vue fort semblable, notre huile sur panneau nommée Le Havre, bassin de l’Eure était au centre de toutes les convoitises à Rouen, dimanche 25 mars, et enregistrait l’enchère de 54 560 €. À ce bon résultat n’est pas étranger le fait que le tableau est répertorié dans le catalogue raisonné (n° 2290), avec un historique bien tracé : il est connu depuis sa présence dans la collection Bourgès, puis sa vente lors de la dispersion de la collection Émile Strauss, à Drouot le 3 juin 1929, et son passage à la galerie Georges Petit. Le Parisien Gustave Loiseau suivait à quelque distance avec 35 960 € alloués au paysage urbain intitulé Rue de Thuringe - Bonsecours (voir Gazette n° 11, page 176). Portant la marque de l’ancienne collection Durand-Ruel, l’œuvre représente une rue paisible située sur les hauteurs de Rouen. La métropole normande suscita bien des vocations de peintre, dont celle d’Albert Lebourg, présent dans la vente avec Une paysanne sur le chemin, qu’un amateur a acheté, pour 11 160 €. Enfin, de Joseph Delattre, une bucolique vision normande, Les Bords de l’Eure, était vendue 4 712 €.
Imprimer l'article
