Un bouquet de fleurs aux couleurs éclatantes d’un peintre hollandais méconnu, une sculpture sacrée, ou encore une commode attribuée à Cressent composaient cette vente classique à la diversité de bel aloi.
Admirée dans la Gazette n° 35 (voir l'article Une vie foisonnante page 110), la Nature morte aux fleurs et papillons, limace, sauterelle, araignées, dans un vase sur une colonne en marbre a intrigué bien des amateurs de peinture hollandaise. Son auteur, désigné par une signature portée en bas à droite sur la colonne : « N A (?) Suchtelen fe.. 1675 », évoque la figure de Nicolas Suchtelen… «burgomaster» (maire) de Hoorn, aux Pays-Bas. S’il s’agit du même, qui sans doute était un excellent peintre amateur au vu de quelques autres indices retrouvés par les spécialistes dans les archives, il faut avouer que son talent égalait certains maîtres en la matière. Aussi, la toile a-t-elle nécessité 48 125 €. Beaucoup plus ancienne, une autre œuvre des écoles du Nord évoquait le versant sacré de la peinture flamande : il s’agit d’une Présentation au Temple anonyme et du début du XVIe siècle ; réalisée sur un panneau de chêne parqueté (111 x 66,8 cm), elle a été acquise pour 23 750 €. De la même veine, et de la même époque, se détachait de la section des sculptures de la Haute Époque Saint Martin (119 x 62 x 27 cm), une importante sculpture en chêne reposant sur un tertre feuillagé, et dont le harnachement du cheval est gravé d’une inscription (35 000 €). Enfin, une somptueuse commode à portes latérales attribuée à Charles Cressent (voir l'article Attribuée à Cressent de la Gazette n° 35, page 104) changeait de mains à 25 625 € ; elle présente une façade galbée en placage de bois de rose marqueté de motifs losangiques dans des encadrements de filets et, comme il se doit, une riche ornementation en bronze ciselé (87 x 135 x 58,5 cm). Elle se rapproche des modèles que Cressent qualifiait de « commodes à la Haraut », comme celle conservée au musée du Louvre à Paris.