Cette œuvre signe une période décisive de gestationd'Olivier Debré, juste avant qu’il ne soit absorbé par le signe et la couleur.
Il y a quelque chose de donquichottesque dans cette figure sur fond rouge d’Olivier Debré (1920-1999). Il est plutôt rare de voir une œuvre du peintre tourangeau introduisant la figure. Pourtant, et celle-ci le prouve, il maîtrisait parfaitement l’exercice. Cette toile de 1962 de grand format était ainsi honorée d’un résultat de 55 900 €. Avant de devenir le grand maître de l’abstraction unanimement reconnu, marqué par l’influence de l’école de Paris, l’artiste a mené un long processus plastique, partant, comme ici, de la figure stylisée pour arriver au signe pur, qui allait rester sa signature. En effet, même après son basculement dans la non-figuration de l’immédiat après-guerre, Olivier Debré a continué à développer ses recherches autour du signe-personnage : une présence récurrente jusqu’au début de 1960, date à laquelle il se consacre presque exclusivement au paysage des bords de Loire. Ce tournant des années 1950-1960 est donc essentiel. Il est le creuset bouillonnant dans lequel s’élabore silencieusement, et dans le travail constant, le fruit sur le point d’éclore.