À sa manière, c’est-à-dire d’un trait libéré de toute contrainte qui annonce les recherches de peintres plus récents, Auguste Rodin se penche sur le mythe de Danaé, fille du roi d’Argos. C’est sous ce nom, inscrit de sa main en bas à droite de la feuille, que le sculpteur a imaginé vers 1900 ce dessin érotique, évoquant l’une des innombrables aventures amoureuses de Zeus. On se souvient que le souverain de l’Olympe, afin d’échapper à la surveillance de son épouse Héra, se métamorphose en différents animaux, voire en phénomène surnaturel ici une pluie d’or pour féconder ses conquêtes féminines. Naîtra de cette union hors norme un fils, le héros Persée, promis lui aussi à une vie mouvementée. On s’en doute, l’aquarelle, intitulée Femme nue allongée (voir Gazette n° 6, page 96) était le point de mire de cette vacation marseillaise, où elle remportait la somme de 19 840 €. Loin de l’Europe, la Chine impériale s’était spécialisée au XVIIIe siècle dans la production de papiers peints, souvent marouflés sur toile, comme ici un exemple de grandes dimensions, représentant des Personnages dans un paysage architecturé ; il fallait prévoir 5 828 € pour s’en porter acquéreur. Deux toiles évoquaient ensuite des écoles modernes françaises : la nouvelle figuration lyonnaise, avec dans ses rangs André Cottavoz, auteur ici d’un Nu au canapé rouge parti à 4 340 € ; et le renouveau provençal du début du XXe siècle, emmené par un Auguste Chabaud signant une Montagnette dans les Alpilles pour 3 844 €.