Emporté à plus du double de son estimation pour avoir conservé son couvercle composé de deux livres superposés, cet encrier conçu en 1879-1880 par Sarah Bernhardt établissait un record mondial (source : Arnet). Il témoigne de l’univers fantasque de l’actrice, et de son goût pour la provocation et le scandale. Les rumeurs la précèdent, suivent son sillage, et prennent forme sous la plume de ses détracteurs. Dans son ouvrage Les Mémoires de Sarah Barnum, la comédienne Marie Colombier dévoile ainsi la vie de la «Divine», côté coulisses. Celle-ci ne manque pas d’humour… noir de préférence. Elle se fait photographier dormant dans un cercueil, où elle affirme apprécier de lire ses pièces. Nulle surprise à ce que la chauve-souris, dont elle adopte les ailes pour cet autoportrait en sphinge fantastique, entourant de ses pattes une tête de mort, fasse partie des animaux fétiches de cette femme également célèbre pour sa ménagerie exotique. L’autre œuvre attendue, Le Mois de juin ou Le Bon Pasteur, une huile sur panneau en tondo peinte par Abel Grimmer, dont d’autres versions réalisées au tournant du XVIIe siècle sont connues, obtenait 69 600 € (voir Gazette n° 15, page 54). Attribuée à Adriaen Jansz Kraen, actif à Harlem vers 1640, une Nature morte sur un entablement garni au gobelet d’argent, plat d’huitres, coupe de fraises des bois, miche de pain et raisins s’échangeait quant à elle pour 43 200 €.