Lucien Clergue, côté enchères

Picasso, Clergue : deux noms à l’affiche au Grand Palais cet hiver, deux personnalités aux destins liés mais dont la postérité aux enchères suit une trajectoire diamétralement opposée. Figure incontournable de l’histoire de la photographie, fondateur des célèbres Rencontres d’Arles en 1969, premier photographe à siéger à l’Académie des beaux-arts en 2006, Lucien Clergue n’en reste pas moins un artiste dont l’œuvre est à portée de main. Son meilleur résultat pour un cliché en vente publique culmine à 12 500 €, pour un tirage de Nu zébré I, New York, 1997 , vendu à Paris en novembre dernier… quand Henri Cartier-Bresson atteint, lui, 433 000 € ! L’exposition que lui consacre jusqu’au 15 février le Grand Palais met en lumière le travail d’un photographe longtemps cantonné aux seuls corps dénudés. Sa célèbre série des «Nus de la mer» (initialement intitulée «Ventres»), initiée en 1955, quelques semaines seulement avant sa première visite chez Pablo Picasso, qui dès lors le prit sous son aile, connaîtra un succès international. «Les photographies de Lucien Clergue sont très appréciées des collectionneurs, et tout particulièrement ses photographies de nu», note l’expert Viviane Esders. «Ces images d’un esthétisme pur répondent à une demande actuelle très forte. Lucien Clergue, qui a mis sa passion et son œil au service de la femme, est le maître français de cette photographie».…