Né en Ukraine occidentale, l’Américain Louis Ritman faisait une percée lumineuse sur le marché parisien.
Fréquent aux enchères de l’autre côté de l’Atlantique, Louis Ritman – dont la famille a quitté l’Ukraine pour l’Amérique en 1900 –, l’est beaucoup moins dans l’Hexagone. Ce qui n’a pas empêché sa Baigneuse d’y être remarquée d’un résultat de 151 200 €. La demoiselle, nimbée de lumière et de couleurs fraîches, transcrite dans cette touche valant à son auteur d’être rattaché au cercle restreint des impressionnistes américains, est en tout point caractéristique de ses œuvres. Elle a été peinte en 1914, l’année où une exposition de ses peintures s’est tenue à Chicago, dans l’atelier de son ami le peintre Parker, juste avant celle, début 1915, organisée par l’Art Institute. Ce n’est qu’en 1909 que l’artiste, qui a fréquenté plusieurs cours de dessin, découvre Paris et peut se perfectionner à l’École des beaux-arts – plus jeune, pour subvenir aux besoins de sa famille, il a dû travailler comme peintre d’enseignes. L’été 1910 signe la découverte de Giverny et de sa colonie de peintres impressionnistes américains dont Miller, Parker et Frieseke. Il y reviendra très souvent jusqu’en 1928 avant de se tourner vers une palette plus sombre. La toile attribuée à Giandomenico Tiepolo (1727-1804), Saint François tenant un crucifix (voir l'article Le père, le fils et saint François de la Gazette n° 14, page 44), a été retirée avant la vente : il s’agit d’un tableau spolié en Autriche.