Line Vautrin, conteuse d’histoires

Attendu au plus haut à 40 000 €, et pourtant présenté en l’état, avec quelques manques et déformations, ce miroir de Line Vautrin était propulsé à 93 600 € en raison de plusieurs atouts : sa grande taille, la conservation de sa glace d’origine, qui plus est datée de 1957, et la relative rareté de ce modèle poétique, moins produit que d’autres. Ce miroir «aux alouettes» illustre le goût de l’artiste pour les jeux de mots, les rébus ou encore les vers des poètes, de Jean Passerat au XVIe siècle à Paul Valéry. Dès les années 1940, elle les a inscrits dans ses créations, des bijoux aux petites boîtes en bronze, jusqu’aux miroirs qui ont élargi son répertoire au début des années 1950, grâce à l’emploi de l’acétate travaillé en Talosel. Un autre matériau, le verre, a été l’emblème de Tiffany. Spécialiste des vitraux, la maison américaine a eu l’idée d’utiliser ses chutes de verre pour concevoir des abat-jour aux combinaisons infinies. En témoignait une lampe au pied de bronze modèle «bambou», fabriquée vers 1900, qui s’illuminait pour 19 500 € (h. 59, diam. 40,5 cm). L’inspiration naturaliste se manifestait également à travers la tapisserie d’Aubusson de Dom Robert figurant L’Arbre d’or, une création de 1957 tissée par l’atelier Suzanne Goubly Gatien, et négociée à 13 000 € (175 x 210 cm). La commode de Móveis Cimo, quant à elle, ne trouvait pas preneur (voir l'article Design brésilien des années 1950 de la Gazette n° 11, page 116).