Pendant plus de vingt ans, Gérard Merlier a traqué les pierres venues de l’espace. Cet habitant de Gap, armé d’une loupe et d’un aimant, n’avait pas hésité à arpenter le Sahara pour les retrouver, à moitié enfouies dans les étendues de sable… Mais le collectionneur a récemment décidé de se séparer de ses fascinants minéraux extra-terrestres, lors d’une vacation qui a su attirer à Vendôme la presse et les caméras de chaînes nationales. Ces fragments célestes avaient été auparavant authentifiés par le Muséum d’histoire naturelle à Paris ; et devant les objectifs, la pièce maîtresse s’avérait être une chondrite ou météorite commune accusant un poids de 19 kg. Si la plupart de ses semblables se désintègrent avant d’atteindre la surface du globe, quelques-unes de plus de 200 g comme elle, y atterrissent (ou disparaissent à jamais au fond des océans). Un exemplaire vraiment exceptionnel, qui porte d’ailleurs le nom évocateur de «Pied d’éléphant», et pourrait être âgé de 100 millions d’années. Quant à sa surface, elle présente une croûte de fusion fraîche et surtout de beaux «regmaglyptes». Sous ce terme savant, se cache la désignation d’aspérités en forme de creux, qui se créent lors de l’entrée de la météorite dans l’atmosphère terrestre. Découverte au Maroc dans la région de l’Hamada du Guir, l’impressionnant corps céleste changeait de trajectoire en échange de 24 000 €. Du côté de la Namibie, et plus précisément du Great Nama Land, provenait aussi Gibeon, une sidérite, chargée en fer (de type IVA fine octaédrite) ; les fragments de cette météorite désintégrée sont connus depuis plusieurs siècles par les Namaquas peuple de pasteurs d’Afrique australe , qui s’en servaient pour fabriquer flèches et outils. Ici, un beau morceau de 2,9 kg issu de cette météorite enregistrait 1 740 €.