Gazette Drouot logo print

Les arts du XXe siècle et la Pologne à l’honneur

Résultat 265 000 EUR
Publié le , par Philippe Dufour
Vente le 25 février 2023 - 14:00 (CET) - 12-14, rue Peyronnet - 33800 Bordeaux

Rendez-vous annuel très attendu, la vacation proposant trois collections méridionales a remis en lumière quelques pépites, signées par le grand laqueur Jean Dunand, René Buthaud et Alfred Lenica.

Jean Dunand (1877-1942), table basse rectangulaire en laque, laque arrachée, laque... Les arts du XXe siècle et la Pologne à l’honneur
Jean Dunand (1877-1942), table basse rectangulaire en laque, laque arrachée, laque de Chine et feuille d’or, signée du cachet «Jean Dunand Laqueur», numéro au revers, 41 79 51 cm. Adjugé : 265 000 

Admirée dans la Gazette n° 7 (voir l'article Table laquée de Jean Dunand : technique et imagination de la page 20), cette table basse de Jean Dunand a multiplié par quatre son estimation haute, en stoppant son ascension à 265 000 €. Exécutée entre 1925 et 1930, d’après un modèle légèrement antérieur, elle est le résultat d’un travail complexe mêlant trois sortes de laques différentes : de Chine, arrachée et fond de feuilles d’or. Le tout est appliqué sur une structure géométrique, aux pieds de section triangulaire (41 79 51 cm). En matière d’arts décoratifs, un autre chef-d’œuvre se détachait avec 27 500 € : une spectaculaire composition décorative murale de René Buthaud, découverte dans un immeuble des boulevards bordelais lors d’un inventaire de succession. Titrée Amphitrite et Poséidon, datée 1935, elle se compose de neuf plaques en fixé sous verre, réalisées à l’or, à l’argent et au palladium (232 151 cm). Côté peintures, on remarquait des œuvres inédites de Marie Vassilieff (1884-1957), telle France et Pierre Germain, un délicat collage avec papier doré incisé et Rhodoïd (23 30 cm), signé, vendu 4 750 €. Face à celle qui fut longtemps la grande prêtresse de Montparnasse, rivalisait Alfred Lenica avec son ensemble d’œuvres expressionnistes abstraites ; la production de ce père de l’art moderne en Pologne devait être ardemment disputée par les collectionneurs de son pays. L’huile sur toile de 1967 nommée Nostalgiczny ogrod (118 128 cm) a ainsi inscrit 35 000 €, tandis que Zapalanie zorzy (100 80 cm), du même médium et située « Warszawa Paris», partait à 27 500 €. Pour le même prix, l’œuvre d’un autre Polonais faisait parler de lui : un pastel et fusain de Stanislas Witkiewicz dit «Witkacy» (voir l'article Witkacy, un artiste maudit sous emprise de la Gazette n° 7, page 94). Le Portrait de type B, réalisé sous l’emprise de N II 6m en 1928 (62 47 cm), représenterait Zyndram Koscialkowski (1892-1946), futur Premier ministre de la Pologne.

Le travail du Polonais Alfred Lenica (1899-1977) se situe dans le sillage d’une abstraction post-surréaliste. Il s’installe à Paris à la f
Le travail du Polonais Alfred Lenica (1899-1977) se situe dans le sillage d’une abstraction post-surréaliste. Il s’installe à Paris à la fin des années 1950, avant d’exposer à Cuba et au Chili. Pour les Nations unies, il réalisera à Genève une fresque monumentale ; enfin, le 31 août 2014, a été inaugurée au musée national de Wroclaw sa première grande rétrospective posthume. Parmi les compositions montrées ici, on remarquait à 26 250 € la palette vive de la toile Zarliwe, élaborée entre 1958-1967 et située à Paris (80 92 cm).
Ce plat circulaire illustre la première période du travail d’Émile Gallé (1846-1904) autour de la céramique naturaliste, et méritait ses 9
Ce plat circulaire illustre la première période du travail d’Émile Gallé (1846-1904) autour de la céramique naturaliste, et méritait ses 9 375 €. Il représente un Singe sur une branche fleurie, d’après un modèle conçu vers 1878-1880, bénéficiant d’un décor modelé façon barbotine et traité de plusieurs manières : en léger et haut-relief et en véritable ronde bosse. L’épreuve au Singe, émaillée polychrome et non signée, (diam. 36,5 cm) connaît une jumelle – quant à elle signée – au musée de l’école de Nancy.

La maison Jansen a été fondée en 1880 par le Hollandais Jean-Henri Jansen. Depuis, elle a réalisé la décoration des plus grandes demeures,
La maison Jansen a été fondée en 1880 par le Hollandais Jean-Henri Jansen. Depuis, elle a réalisé la décoration des plus grandes demeures, de la café-society aux familles royales. On lui a attribué ici cet élégant bureau moderniste (77 100 60 cm), un travail des années 1930. La ceinture et ses tiroirs, les quatre pieds et l’entretoise sont en métal nickelé, alors que le dessus reçoit une plaque en métal poli enchâssée. Aussi attirait-il 21 000 €. Précisons qu’une déclinaison en coiffeuse de notre bureau est connue, ayant appartenu initialement à Coco Chanel (collection privée).
L’œuvre de Marie Vassilieff (1884-1957), polymorphe s’il en est, s’étend de la peinture à la céramique en passant par ses fameuses poupées
L’œuvre de Marie Vassilieff (1884-1957), polymorphe s’il en est, s’étend de la peinture à la céramique en passant par ses fameuses poupées. Elle dépeint le milieu artistique parisien des années de l’entre-deux-guerres et ses acteurs hauts en couleur, mais rend compte aussi des origines russes et orthodoxes de son auteur. Un bel exemple était à portée ici pour 3 250 € : Vierge et angelot ; il s’agit d’un dessin à la plume et au crayon sur papier argent et fusain sur papier, signé, situé et daté « Paris 1938 » (30 23 cm).

Lire les articles liés à la vente
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne