Le 1er juin 1917 s’ouvrait à la galerie de Georges Chéron le marchand de Soutine et Modigliani une exposition des œuvres de Tsuguharu Foujita, qui ne se prénomme pas encore Léonard. Installé à Paris depuis quatre ans, c’est la première fois qu’il accroche ses œuvres, plus d’une centaine d’aquarelles, qui remportent un vif succès, et enthousiasment ses amis artistes, particulièrement un certain Picasso. À cette époque, son art tente une alliance inédite entre les styles japonais et gothique. Ce lavis mettant en scène une très virginale Femme au voile sous la neige date de la même année ; il est signé, daté et situé «Paris», et a appartenu pendant longtemps à une collection de Troyes. À partir d’une estimation maximale de 15 000 €, il changeait de mains à 52 000 €. De la même provenance, un second lavis du Japonais, représentant Deux iris, également daté «1917», partait en Asie du Sud-Est pour 31 000 €. Beaucoup plus traditionnelle, la touche sensible d’un Arthur Gué s’exprimait ensuite avec bonheur. D’origine poitevine, ce paysagiste a exposé à plusieurs reprises à la prestigieuse galerie Georges Petit. Ici, il était représenté par un grand tableau, Paris, l’Institut sous la neige, une subtile déclinaison de noir, gris et blanc, décrochée pour 11 800 €. L’archéologie était aussi de la partie, à travers un torse masculin en marbre, de l’époque romaine du Ier ou IIe siècle qui trouvait un admirateur à 11 650 €.