Paris et Drouot réussissent à la maison R&C Commissaires-Priseurs Associés, dont la vente de design et d’arts du XXe siècle – l’une de ses spécialités – égrenait quelques noms bien connus et toujours recherchés. Les années 1950 étaient plébiscitées. Alors qu’un miroir sorcière dit «Soleil à pointes n° 1» (diam. 22,5 cm) en talosel de Line Vautrin (1913-1997) dardait ses rayons à 58 500 €, et qu’un large bol (8 x 35 x 26 cm) en ébène taillé dans la masse par Alexandre Noll (1890-1970) recevait 50 700 €, cette sculpture en tôle de métal peinte, signée Jean Lambert-Rucki, s’installait à 39 000 €. Il s’agit
d’une pièce unique datée 1955, une époque où, en raison de problèmes cardiaques, le sculpteur bientôt septuagénaire travaille surtout la tôle et le fer forgé et délaisse la taille directe. Ces matériaux lui permettent d’alterner les pleins et les vides, les seconds laissant des zones d’ombre qui accentuent les reliefs. En résulteront chez lui des œuvres faussement naïves, constituées d’agencements de formes simples, jouant sur les équilibres et rehaussées par une polychromie souvent audacieuse.