Une vente placée sous le signe de l’histoire et de l’amitié. Estimés entre 8 et 1 000 €, 148 lots provenant de la collection de Xavier Uhlmann (1828-1904) meubles, objets d’art, vêtements ou encore gravures ont été conservés par ses descendants et neveux, les Goettelmann. Aujourd’hui, ils mettent en vente cet ensemble regroupant des souvenirs de leur aïeul, mais aussi du prince impérial. Né à Meistratzheim, en Alsace, en 1828, Xavier Uhlmann est le fils d’un paysan qui fut soldat de Napoléon Ier. Désireux de suivre l’exemple paternel, il s’engage comme cuirassier. On ignore comment il parvint à entrer au service de la maison de Napoléon III, à l’âge de 29 ans. Tout d’abord valet de pied, en 1857, il devient huissier auprès de l’empereur lui-même. Cette ascension ne s’arrêtera pas là, pas plus que la confiance que lui accorde le monarque, puisque ce dernier le nommera, une dizaine d’années plus tard, valet de chambre du prince impérial, alors âgé de 12 ans. En 1870, il est promu ordonnance du prince. La vie de Xavier Uhlmann sera dès lors liée à celle du très aimé Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879). Le valet de chambre suivra son prince en exil après la proclamation de la République, tout d’abord en Belgique puis en Angleterre. Eugénie et son fils emménagent dans une maison à Camden Place, près de Londres, le 20 septembre 1870. Louis-Napoléon entre à l’académie militaire royale de Woolwich et, après la mort de son père en 1873, devient l’héritier de la dynastie. Intégré à sa demande dans l’armée britannique, il part en Afrique australe en 1879 accompagné par Xavier Uhlmann. Assailli par des guerriers zoulous lors d’une mission de reconnaissance, son groupe s’enfuit, mais le prince chute de cheval. Encerclé, il se défend mais est tué de dix-sept coups de sagaie. C’est Xavier Uhlmann qui reconnaît le corps du jeune homme, le lendemain, et se charge d’en faire rapatrier la dépouille. Le prince est inhumé aux côtés de son père, à l’abbaye Saint-Michel de Farnborough. Un domaine impérial, dont Uhlmann sera le régisseur jusqu’à son décès en 1904. Il y repose, non loin de son maître et ami.