Après les derniers résultats enregistrés à Drouot, retour sur la cote d’un peintre qui connaît depuis quelques années une douce progression, de l’Asie à l’Europe en passant par les États-Unis.
Paris, le 24 octobre dernier, une peinture de Lé Phô (1907-2001) atteint 369 750 € lors d’une vente à Drouot. En inscrivant le quatrième meilleur prix pour une œuvre de l’artiste, la maison Aguttes confirme la bonne place de la France sur le marché du peintre vietnamien, elle qui, déjà, au printemps dernier, avait vendu une Jeune fille à l’éventail au-dessus des 300 000 €. Des rives du fleuve Rouge à la Seine, Lé Phô connaît une reconnaissance internationale. Né à Hà Dông, dans le nord du Vietnam, fils du vice-roi du Tonkin, il choisit de mener l’essentiel de sa carrière à Paris. C’est en 1930 que le jeune homme de 23 ans arrive dans la capitale à la faveur d’une bourse et intègre la prestigieuse École des beaux-arts. L’enseignement qu’il y suit ne lui est pas étranger : il a fait partie de la première promotion de l’École supérieure des beaux-arts d’Hanoï, fondée en 1925 sur le modèle de son aînée française. Il y restera cinq années, se formant à l’histoire et aux techniques de l’art européen. Élève de Jean Bonnat, Victor Tardieu est à l’origine de cette institution. Lauréat du prix de l’Indochine en 1920, ce qui lui permet de séjourner en Asie du Sud-Est, le peintre choisit de se fixer durablement à Hanoï où il fonde, cinq ans plus tard, avec le soutien des autorités coloniales et la complicité du peintre vietnamien Nguyen Nam Son, l’École des beaux-arts. Celle-ci, censée…
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