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Le modèle noir

Publié le , par Anne Doridou-Heim

Le musée d’Orsay innove et, par le biais de cette étude, repousse ses frontières temporelles pour aborder le sujet de la place des Noirs dans la naissance de la modernité.

Marie-Guillemine Benoist (1768-1826), Portrait de Madeleine, 1800, dit aussi Portrait... Le modèle noir
Marie-Guillemine Benoist (1768-1826), Portrait de Madeleine, 1800, dit aussi Portrait d’une femme noire, présenté au Salon de 1800 sous le titre Portrait d’une Négresse, huile sur toile, 81 65 cm.
© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)/Gérard Blot
Ils s’appelaient Aspasie, Laure, Madeleine ou Joseph. Le musée d’Orsay a voulu donner une identité aux modèles fixés par les peintres du XIX e   siècle et, après de nombreuses recherches, des prénoms ont été retrouvés. Certains d’entre eux Aïcha Goblet, Maria Martinez et Carmen Lahens se sont même réapproprié leurs patronymes complets. Autant de destins particuliers auxquels ce projet redonne une histoire. Modèles des grands artistes du XIX e   siècle, ils ont participé à la naissance de la modernité. Jamais encore en France, leur place dans cette émergence n’avait été ainsi traitée, alors que de l’autre côté de l’Atlantique, les Black Studies sont nombreuses. La chercheuse américaine Denise Murrell, à l’origine de ce projet, explique que ce retard «tient à la différence d’histoire. Les États-Unis ont depuis toujours des millions d’Américains d’origine africaine répartis sur tout le territoire. En France, au tournant du XX e   siècle, cette présence existe mais elle ne concerne qu’un petit pourcentage de la population, si l’on ne tient pas compte, bien sûr, des habitants des Caraïbes et des pays colonisés». Il était donc grand temps de s’y confronter. Le musée d’Orsay, par la voix de sa présidente Laurence des Cars, revendique sa légitimité à mettre…
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