Le marbre selon Cardenás, face à la porcelaine de saxe

Né à Matanzas, à Cuba en 1927, Agustín Cardenás fait ses premières armes à l’Académie des beaux-arts de La Havane de 1943 à 1949. Puis, c’est la découverte de l’effervescence artistique du Paris de l’après-guerre, où il s’installe en 1955. Appréciée par André Breton, la sculpture de Cardenás va s’inscrire dans une démarche abstraite aux formes étirées, mais adoucie par ses références organiques. Des figures idéales et sensuelles qui semblent effectuer un subtil syncrétisme entre mémoire afro-caribéenne et innovation occidentale. En témoigne ce marbre monogrammé et daté de 1977 sur la base, baptisé Sans titre, qui était disputé jusqu’à 14 880 €. À la recherche de ses racines, Cardenás reviendra définitivement à Cuba en 1994, où il s’éteint en 2001. Aperçue dans la Gazette n° 26 (voir l'article Nadine par Domergue page 82), une jeune femme au buste dénudé et au sourire effronté portait la signature de Jean-Gabriel Domergue : le Portrait de Nadine, peint sur isorel et titré au revers, ne pouvait qu’attirer 8 680 €. Fabriqué en Saxe dans la seconde moitié du XIXe, un important vase en porcelaine polychrome faisait aussi sensation. Il faut dire qu’il arbore un beau décor en relief d’une femme portant une corbeille de fleurs, d’un amour, de fruits, de fleurs, d’insectes, et même d’une grenouille. Son couvercle ajouré l’autorise à l’utiliser comme un pot- pourri, si bien qu’un admirateur l’emportait contre 4 092 €.