Vedette d’une vente de livres, de papiers anciens, de gravures, de timbres, de photos et de cartes postales : un exemplaire de la première édition du grand œuvre du savant qui révolutionna la conception de l’univers.
Par souci de rigueur scientifique ou par prudence, le De revolutionibus orbium coelestium («Des révolutions des sphères célestes») de Nicolas Copernic est demeuré à l’état de manuscrit pendant de nombreuses années. Cette somme en six parties est finalement imprimée de mai 1542 à mars 1543 à Nuremberg, grâce à Rheticus, disciple de l’astronome et mathématicien, quelques jours avant la mort de celui-ci. Notre exemplaire est grand de marges, enrichi de notes manuscrites anciennes, illustré de lettrines gravées sur bois et de 148 figures dans le texte. Remettant en cause les principes d’Aristote selon lesquels la Terre est au centre de l’univers, Copernic, devenu chanoine en 1495, développe les prémices de l’héliocentrisme : le Soleil est au centre du système et les planètes sont en révolution autour de lui. Notre bonne vieille planète est donc délogée de sa position centrale et immobile, au profit de l’astre jaune, posé telle une statue au centre du monde. La Terre n’est plus qu’une planète parmi les autres… Si Copernic ne fut jamais inquiété de son vivant pour ses théories par les autorités ecclésiastiques, dédiant même son traité au pape Paul III, son De revolutionibus orbium coelestium est mis à l’index des livres interdits par l’Église en 1616. Il le restera jusqu’en 1835. Difficile de savoir alors si «nous avons en partage la demeure la plus paresseuse ou la plus rapide, si Dieu fait rouler l’univers autour de nous ou si c’est nous qu’il mène… »