Bien loin du «plan Kodak» vanté par les guides sur les grands sites, la photo ethnographique trace sa route à distance des clichés. Un beau et grand voyage…
Au moment même où Jules Verne enchante les lecteurs par ses Voyages extraordinaires , des explorateurs individuels, venus de tous horizons géographiques, partent armés de leur seul matériel photographique à la découverte des habitants du monde. Grâce à de nouvelles techniques comme le calotype (breveté en 1841 par William Henry Fox Talbot et permettant d’obtenir un négatif papier direct) et le tirage sur papier albuminé (introduit en 1850 par Louis-Désiré Blanquart-Évrard), mais aussi des conditions de voyage sur place amplement améliorées, ils vont mettre au jour pour des Occidentaux avides d’exotisme l’existence de peuples jusque-là quasi ignorés. Dès 1841, la Société d’ethnologie se propose de réaliser un «musée photographique des races humaines». Dans ces années 1850-1860, on assiste à une véritable frénésie de demandes d’images. Il faut louer le parcours de ces premiers reporters qui sont souvent avant tout médecins, géologues, archéologues, marins, militaires, géographes ou écrivains. Leurs noms ne nous sont pas tous parvenus mais, par l’entremise de leurs clichés, ils sont entrés dans l’histoire. C’est grâce à leur intrépidité que tant de visages disparus aujourd’hui nous sont dévoilés, que tant de sites détruits par le travail du temps ou pire, par la bêtise humaine, nous sont connus… Leur œuvre, essentielle et touchante, a valeur…
com.dsi.gazette.Article : 27302
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