Du mobilier d’une grande originalité, ancien comme moderne, brillait dans cette vacation auxerroise, mais également une verrerie naturaliste du magicien de Nancy.
En tête d’une session honorant surtout les arts décoratifs, il y avait ce vase en verre transparent d’Émile Gallé, à Nancy ; la pièce à la silhouette torse (h. 24,5 cm) présente un délicat décor émaillé, dont le protagoniste principal s’avère être une mante religieuse, insecte cher au maître-verrier pour ses formes découpées. Le redoutable mantidae se cache parmi fleurs et feuillage, le tout rehaussé de dorure. En dessous, on peut lire : «EG déposé Émile Gallé à Nancy». Un microcosme champêtre qui ne tardait pas à prendre de la hauteur jusqu’à atteindre ces 27 000 €. Côté mobilier, s’est distinguée une emblématique table basse Goutte d’eau (diam. 98,5, h. 33.5 cm), signée par Ado Chale (voir l'article Signée Ado Chale de la Gazette n° 5, page 92) ; dotée d’un plateau en fonte d’aluminium à décor concentrique de type «microsillons» sur le dessus, elle repose sur trois pieds métalliques laqués noir sur bille, pour roulage. La signature est à chercher sur la tranche du plateau ; datant de la décennie 1990, elle a recueilli 20 740 €, bien au-delà de son estimation haute. Une autre table – de milieu, cette fois – la concurrençait à hauteur de 13 420 €. Elle est aussi plus ancienne, puisqu’elle arbore l’estampille de Charles Topino (reçu maître en 1773), sans oublier deux poinçons de jurande «JME» au-dessous. D’époque Transition, reposant sur trois pieds, elle s’habille de bois de placage et de bronzes dorés (h. 76, diam. 46 cm). Enfin, un buffet de présentation (225 x 153 x 56 cm) du XVIIIe siècle, en bois à décor polychrome noir et doré à l’imitation des laques extrême-orientales, caractéristique de la Hollande, nécessitait 7 930 €. En guise d’épilogue, mentionnons le résultat de 8 670 € misé sur la toile d’Henry Jacquier, L’Arbre de Noël dans le cabinet de curiosités (160 x 195 cm) ; l’œuvre a été exposée au Salon de 1904, au Grand Palais à Paris.