En réalisant 429 000 €, ce porte-pinceaux en bois, à décor sculpté en haut relief de branches de cerisiers en fleurs et de poèmes, gagne le peloton de tête de ce type d’objets. Si ces derniers sont fréquents en vente, où ils recueillent régulièrement quelques milliers d’euros, quelques-uns en porcelaine, en bois sculpté ou en bambou s’envolent bien au-delà. C’était le cas de celui-ci, pourtant présenté comme étant du XIXe siècle… Ces objets appartiennent aux accessoires des lettrés chinois : ils supportent les pinceaux, sans lesquels ces derniers ne pourraient transcrire leur art multiple, fait de poésie, de calligraphie et de peinture. Ils sont donc essentiels et portent sur leur flanc un décor sculpté hautement significatif, dépassant l’esthétisme. Il s’agit de regarder au-delà de ce que l’on voit : ici, des poèmes caractéristiques et des branches de cerisiers en fleurs, symbole invitant à la réflexion. Par leur fugacité, celles-ci évoquent le côté passager de la beauté de la vie. Autre objet usuel dont l’apparente simplicité a été transfigurée par le raffinement de l’artisanat chinois, le cabinet portatif. Un modèle (29 x 34,5 x 19,5 cm) ouvrant à deux portes en laque rouge, sculptée de fleurs épanouies de muguet, pivoine et chrysanthème, recueillait 45 500 €. Il datait du règne de Qianlong (1736-1795), grand protecteur des lettrés, à l’image de son grand-père, Kangxi.