Grand amateur de natures mortes et surtout des bouquets, Moïse Kisling commence sa série sur les mimosas dans les années 1920. Elle se poursuivra jusqu’à la fin de sa vie. L’Acacia dealbata est pour lui l’un des motifs les plus parlants parmi les fleurs, qui lui offre un potentiel expressif et matériel majeur. Par ailleurs cette plante, à la rare floraison hivernale, s’accompagne d’une signification forte. Elle symbolise la magnificence et l’élégance, mais aussi l’énergie féminine – elle a été choisie comme emblème pour la Journée de la femme du 8 mars. Importé en France sur la côte méditerranéenne depuis l’Australie au début du XIXe siècle par James Cook, le mimosa s’est parfaitement adapté au climat du Midi et a trouvé sa place dans nos jardins, mais aussi dans l’œuvre des peintres. À l’image de la sensibilité humaine, il sait se montrer à la fois délicat et très démonstratif par ses fabuleuses boules dorées, que Kisling restitue dans une riche matière, travaillée en relief. Une manière que le peintre de Montparnasse pratique d’ailleurs plutôt à la fin des années 1930 et durant la décennie suivante. Comme toujours, il a également choisi avec attention son pigment, qu’il désire brillant et surtout durable… souhaitant que sa peinture lui survive durant des siècles !