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L’impossible palais de Napoléon

Publié le , par Thierry Sarmant

Des Tuileries à Versailles, Napoléon Bonaparte a cherché un palais à sa mesure, digne de son impériale ambition. Mais celui de ses rêves les plus grandioses n’aura pas eu le temps de voir le jour.

Manufacture des Gobelins, Les Grandes Armes de l’Empire français (détail), 1808-1811,... L’impossible palais de Napoléon
Manufacture des Gobelins, Les Grandes Armes de l’Empire français (détail), 1808-1811, portière pour le grand cabinet de l’Empereur aux Tuileries, tapisserie de lice d’après Jacques-Louis de La Hamayde de Saint-Ange, sur un carton de François Dubois, Mobilier national.
© Isabelle Bideau
Peu de souverains ont eu autant de palais que Napoléon Bonaparte. Premier consul de la République, il s’installe aux Tuileries en 1800 et prend Saint-Cloud pour seconde résidence en 1802. Empereur des Français, il multiplie les demeures en France puis, dans le cadre du «grand Empire», rénove Fontainebleau en 1804 et attribue Meudon à son fils, en 1811. Il nourrit également de plus vastes projets, entre retour à Versailles et construction d’un nouveau palais impérial, le «palais du Roi de Rome». Pour autant, durant les quinze années de son gouvernement, il n’est pas sûr que Napoléon ait trouvé la demeure de ses rêves… Le 20  brumaire an  VIII (11  novembre 1799), au surlendemain du coup d’État qui renverse le Directoire, les «consuls provisoires» s’installent au Luxembourg, l’ancien palais du  gouvernement déchu. Trois  mois plus tard, après des travaux de rénovation menés tambour battant, les consuls nommés par la nouvelle Constitution – Bonaparte, Cambacérès et Lebrun – se transportent au palais des Tuileries. S’installer dans ces murs, c’est renouer avec des souvenirs politiques récents  : le séjour forcé de Louis  XVI et de Marie-Antoinette, d’octobre  1789 à août  1792, l’installation de l’Assemblée nationale dans la salle du Manège puis, après la chute de la monarchie, le transfert de la Convention nationale et de ses comités dans les Tuileries proprement dites. L’intérieur conserve également les souvenirs des Valois et des Bourbons, particulièrement de Louis  XIV  : en dépit des déprédations subies pendant la Révolution, le décor des Tuileries demeure essentiellement louis-quatorzien. Bonaparte prend alors possession de l’ancien…
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