A Sienne, la cathédrale Santa Maria Assunta possède un pavement historié unique, réalisé à partir du XIVe siècle. Particulièrement fragile, il n’est visible qu’en de rares et brèves occasions.
C’est un véritable livre de marbre, qu’on ne peut lire que deux fois par an, au cœur de l’été et au début de l’automne. On ne feuillette pas ses pages avec les mains mais au rythme d’une lente déambulation sous les voûtes de la cathédrale de Sienne, érigée au XII e et XIII e siècles. Écrit du XIV e au XIX e siècle, il se compose de près d’une soixantaine de panneaux habituellement recouverts d’un parquet pour les préserver du passage intensif des fidèles et des touristes. Sans lui, ils fouleraient une véritable marqueterie marmoréenne se déployant sur quelque 3 000 m 2 , et dont la réalisation s’étale sur six siècles. Le marbre utilisé provient exclusivement des carrières de Toscane et la quarantaine d’artistes à qui l’on doit ce chef-d’œuvre sont presque tous originaires de la région. Matteo di Giovanni, Francesco di Giorgio Martini, Guidoccio Cozzarelli ou encore Luca Signorelli figurent parmi les plus éminents représentants de l’école siennoise. C’est justement à son chef de file, Duccio di Buoninsegna (vers 1255-1260-vers 1318-1319), que la tradition attribue l’origine de ce précieux tapis de marbre polychrome. Les premiers documents fiables ne font pourtant remonter…
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