Créées par Van Cleef & Arpels et Cartier à l’époque art déco, elles sont à épingler ce jeudi.
Contrairement aux bijoux exclusivement destinés à embellir le corps, la broche est la descendante d’un objet utilitaire associé au vêtement, la fibule, dont le plus ancien exemple remonte à l’âge du Bronze. S’exposant de face au regard, et constituant ainsi un support idéal pour l’ornementation, elle a été déclinée avec ostentation au fil des siècles, permettant aux joailliers de faire la démonstration de leur créativité. Si elle a connu un certain désamour à partir des années 1980, le regain d’intérêt est manifeste, en particulier pour les pièces de la période art déco. Deux modèles illustreront à merveille la fantaisie de ce type de bijoux, en commençant par cette paire de cigognes signées Van Cleef & Arpels. Après la Première Guerre mondiale, elles ont été commandées par la marraine d’une unité de combat aéronautique de l’armée française, qui souhaitait porter à son corsage ce symbole de l’escadrille SPA 26. Créée en 1912, missionnée en Alsace, elle avait choisi l’oiseau migrateur pour emblème, la position différente des ailes identifiant chaque appareil. Celle «à ailes repliées en piqué» représente cette «escadrille des cigognes» à partir de 1916. Cette fois perché sur une branche, un oiseau est également représenté sur une broche de Cartier réalisée vers 1920, portant le poinçon de maître d’Henri Droguet. Le volatile a été gravé sur les deux faces d’une plaque de jadéite suspendue à une barrette sertie de diamants pour évoquer la forme d’une pagode (15 000/20 000 €).