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L’art brut est-il soluble dans l’art contemporain ?

Publié le , par Stéphanie Pioda

L’Outsider Art Fair est devenue un rendez-vous des collectionneurs européens, et confirme l’attrait du monde de l’art contemporain pour ce qui fut longtemps un secteur de niche. Drouot accueille la table ronde.

Kwame Akoto, dit Almighty God (né en 1950), If I were God, 2018, peinture sur bois,... L’art brut est-il soluble  dans l’art contemporain ?
Kwame Akoto, dit Almighty God (né en 1950), If I were God, 2018, peinture sur bois, 122 76 cm. Artpool Project, Paris.
Courtesy of Artpool Project, Paris
Le choix de la date n’est pas anodin dans cette frénésie des grandes foires cartographiant la planète  : en off de la FIAC, alors que la capitale française se met au diapason du monde de l’art contemporain. L’Outsider Art Fair s’est glissée dans ce créneau dès l’année de sa création, en  2013, et surfe sur l’engouement que connaît l’art brut depuis une dizaine d’années dans les médias, grâce à la multiplication des expositions dans de grandes institutions. «Visions singulières» au Palais des beaux-arts de Bruxelles en 2005, «Henry Darger» à la Maison rouge en  2006, le choix de Massimiliano Gioni à la Biennale de Venise en  2013... «De grandes expositions ont aussi rappelé que les surréalistes et d’autres avaient déjà salué leur génie créatif, tout comme le groupe CoBrA, qui se définissait comme réunissant “les enfants normaux de l’art brut”», rappelle Jean-Pierre Ritsch-Fisch (Strasbourg). Les commissaires s’emparent de leurs œuvres, qu’ils confrontent à celles d’artistes du circuit contemporain sans pour autant faire de différences. La frontière entre les domaines s’estompe. Le regard change. Des étiquettes flottantes Parmi la quarantaine de galeries de l’Outsider Art Fair (dont presque la moitié de françaises, cinq américaines, trois italiennes, l’une venue d’Inde...), on retrouve cette porosité également dans la ligne artistique de certaines, qui n’est pas exclusivement dédiée à l’art brut, comme chez la nouvelle venue James Barron Art (Kent), qui vend par ailleurs aux États-Unis des œuvres de Jean Arp, Anthony Caro, Mattia Bonetti ou Jim Dine.…
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