Beaucoup d’œuvres exigeantes du XXe siècle défilaient à Cannes, signées par des artistes étrangers devenus parisiens. Derrière le plus mystérieux, Perahim, on découvrait aussi Maria Papa et Thanos Tsingos.
Il est l’un des deux grands surréalistes roumains, avec Victor Brauner, mais a longtemps servi son pays d’origine en livrant des toiles s’inscrivant dans le réalisme socialiste (voir l'article Le monde selon Jules Perahim de la Gazette n° 37, page 139)… Jules Perahim déménage en 1969 à Paris, ne se consacrant plus désormais qu’à ses visions oniriques, telle Demain matin, peinte en 1970, et exposée à la galerie André-Francois Petit l’année suivante, et à ce titre reproduite dans le catalogue de cet accrochage monographique. La composition aux formes organiques (114 x 146 cm) attirait 15 600 €. Plus matiériste, le Grec Thanos Tsingos signait ensuite une toile montrant un Paysage de brousse, datée 1952 au dos (89 x 130 cm). Provenant du fonds de la galerie Mony Calatchi à Paris, elle a été adjugée 6 500 € ; on y retrouve tous les ingrédients d’une œuvre lyrique, parfois qualifiée de tachiste, qui la rapprochent d’un expressionnisme abstrait. La sculpture moderne n’était pas oubliée, particulièrement bien représentée par un artefact de l’artiste d’origine polonaise Maria Papa. Elle était ici l’autrice de Mère et enfant, en bronze à patine nuancée et vert antique, une épreuve à la cire perdue signée (h. 50 cm) et partie à 7 280 €. Quant au Monde (La Terre), ciselé par elle autour de 1970 dans un marbre de Carrare blanc, et qui été exposé lui-aussi chez Mony Calatchi – sa galeriste attitrée de 1966 à 1972 –, il changeait de mains contre 6 500 €.