D’où vient le plaisir esthétique devant l’œuvre d’art ? Jean Pierre Changeux, neurobiologiste de réputation internationale et grand collectionneur, nous explique cette fantastique aventure
La liste de ses prix et distinctions ressemble à l’inventaire de Prévert. Admis haut la main à Normale Sup’, major à l’agrégation, entré par la grande porte à l’Institut Pasteur, gratifié d’une chaire au Collège de France, nommé président de la Commission des dations et, quelques années plus tard, président du Comité consultatif national d’éthique… Jean-Pierre Changeux serait intimidant n’était le sourire accueillant et juvénile avec lequel il vous invite à entrer. Son appartement, au cœur de Saint-Germain-des Prés, n’a rien de la tour d’ivoire d’un homme de science : un chaleureux désordre y règne. Un buffet Renaissance envahit l’entrée ; dans le salon, un orgue est calé entre deux fenêtres, les murs sont envahis de tableaux aux scènes religieuses ou mythologiques, Éloge de saints de la Contre-Réforme voisinant avec Théagène et Chariclée . La commode et la cheminée disparaissent sous des sculptures en terre cuite, la bibliothèque abrite l’édition originale de L’Encyclopédie ; empilés sur le sol, des catalogues de ventes. L’intérieur d’un amoureux de l’art : on devine tout de suite que le neurobiologiste qu’est Changeux se double chez lui d’un collectionneur. Giuseppe…
com.dsi.gazette.Article : 24335
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