Jean-Chrétien Dietz et ses fils, inventeurs

Parmi ceux-ci figure notamment le clavi-harpe, combinant une harpe et un clavier. Il fonctionne avec des touches actionnant de petits crochets, garnis de peau, qui pincent les cordes de métal recouvertes de soie. Le fondateur de la lignée, Jean-Chrétien Dietz, né en 1778 à Darmstadt, dans le canton de Hesse, en Allemagne, s’intéresse très tôt aux créations musicales. En 1805, il fabrique ainsi le mélodion, petit piano carré dont les sons proches de l’harmonica, produits par le frottement de tiges métalliques, sont plus forts selon l’appui sur les touches du clavier. On lui doit aussi une harpe éolienne, une calipsonance, un trochleon… qui n’ont eu qu’un succès d’estime pour leur ingéniosité. L’inventeur ne s’en tient pas à la musique, s’essayant aussi à la locomotion et à des machines de travaux publics. En 1813, il quitte les Pays-Bas, où il s’était installé, appelé à Paris par le comte de Montalivet pour mettre au point des machines destinées au creusement de canaux. Cette même année, il met au point un clavi-harpe, breveté en 1814. Il part ensuite à Bruxelles fonder une société de machines hydrauliques. Son fils, Charles délaisse la fabrication de pianos pour cette autre partie des activités familiales ; en 1841, il obtient un brevet pour «une voiture à vapeur dite remorqueur voyageant sur des routes ordinaires», promis à un avenir plus durable. L’entreprise Dietz & fils obtient néanmoins une médaille d’argent à l’Exposition de Paris de 1827 pour la présentation de sept instruments à clavier, dont un clavi-harpe. La production de l’instrument jusqu’à la fin du XIXe siècle a été assurée à Paris et à Bruxelles par son fils puis par son petit-fils Christian (né en 1851), auteur de cet instrument, orné d’un riche décor d’arabesques, de lyres et de femmes.