Celui qui se disait accumulateur plus que collectionneur est décédé le 6 juillet dernier, à l’âge de 82 ans.
Vivant dans un véritable cabinet de curiosités, Jean Chatelus était un universitaire et historien mais aussi un collectionneur passionné. Né le 10 mai 1939, élevé au sein d’une famille de notables lyonnais, il s’initie à l’art dans les chapelles romanes de la région. Spécialiste du XVIIIe siècle, il s’intéressait aussi bien aux arts primitifs qu’aux œuvres baroques ou à l’actionnisme viennois, son autre grand sujet de prédilection. Lorsqu’il prête, en 2004 à la Maison rouge, les œuvres conservées dans sa chambre à coucher, se côtoient pêle-mêle des pièces de Gina Pane, d’Arnulf Rainer, de Franz West mais aussi de Julia Scher. Maître de conférences à la Sorbonne dès 1969, il confiait à Anne Martin-Fugier avoir dissimulé ses activités en rapport avec l’art contemporain de peur de «ne pas avoir l’air d’un universitaire sérieux». Pourtant, Cindy Sherman, Maurizio Cattelan ou encore Nam June Paik avaient peu à peu remplacé l’art africain et les surréalistes des débuts dans sa collection. Bien qu’il eût formulé un temps le souhait de donner sa collection à un musée belge, elle fut finalement léguée à la fondation Antoine de Galbert.