De Tiepolo à Isabey, et de la Renaissance à la Révolution, c’est l’histoire de France qui se dévoile.
Deux études de Giovanni Domenico Tiepolo, au recto et au verso d’une même feuille, renvoient à une fresque de son père, Giovanni Battista Tiepolo, à laquelle il a pu participer. Elle a été exécutée vers 1745 dans la villa Contarini, ses propriétaires, la famille Pisani, désirant immortaliser un événement historique qui s’y était déroulé : la visite d’Henri III au doge Federico Contarini, dans cette demeure de Mira. Apprenant le décès de son frère Charles IX, en 1574, il avait abandonné son trône de Pologne pour ceindre la couronne de France. Pour rejoindre Paris, il était passé par la Vénétie, où un fastueux accueil l’avait retenu une douzaine de jours. Découvrant l’œuvre lors d’un séjour en Italie, en 1893, les Jacquemart-André l’ont acquise pour la placer en haut de l’escalier d’honneur de leur hôtel particulier. Un clin d’œil au roi, gravissant lui-même les marches en trompe l’œil de Tiepolo. Le même résultat, à 32 500 €, était obtenu par Jean-Baptiste Isabey pour La Dame au manchon, un fusain rehaussé de gouache blanche qui pourrait être le portrait d’une personnalité de la Révolution française, Lucile Desmoulins (22,8 x 22,6 cm). La surprise venait de Claude-Jean-Baptiste Hoin, dont le portrait au pastel d’un jeune garçon en tenue de tambour, signé, était propulsé à 23 400 € (38,7 x 30,8 cm). Attribué à l’artiste, un portrait de jeune femme à la pierre noire, craie blanche et sanguine, était bataillé à 31 200 € (56 x 42,5 cm).