Vente le
19 janvier 2019 - 14:00 (CET) -
28, rue Pierre-Mendès-France - 27400 Louviers
Si la carrière d’Achille Laugé ne fut pas toujours facile, les résultats brillants que glane aujourd’hui son œuvre le hissent enfin à sa juste place, c’est-à-dire parmi les plus grands. La Route de Cailhau vendue ce 19 janvier (voir Gazette n° 1, page 6), l’attestait une fois de plus, avec ses 165 000 €, à partir d’une...
Achille Laugé (1861-1944), La Route de Cailhau, 1914, huile sur toile, 43 x 58 cm. Adjugé : 165 000 €
Achille Laugé (1861-1944), La Route de Cailhau, 1914, huile sur toile, 43 x 58 cm. Adjugé : 165 000 €
Si la carrière d’Achille Laugé ne fut pas toujours facile, les résultats brillants que glane aujourd’hui son œuvre le hissent enfin à sa juste place, c’est-à-dire parmi les plus grands. La Route de Cailhau vendue ce 19 janvier (voir Gazette n° 1, page 6), l’attestait une fois de plus, avec ses 165 000 €, à partir d’une estimation maximale de 80 000 €. Peinte en 1914, la toile décrivait, à l’aide d’une palette mêlant le bleu céleste et les ors d’un automne méridional, cette fameuse route ombragée de platanes revenant comme un leitmotiv dans son travail. Ce n’était pas la seule pépite de cette vacation : du côté du mobilier, une petite table à ouvrage et à en-cas estampillée de Jean-François Hache (voir Gazetten° 1, page 73), tirait aussi son épingle du jeu. Elle s’établissait sans peine à 63 500 €, alors que, signée par Pierre Hache, père de Jean-François, une sculpturale table à gibier, en noyer, ciselé de motifs rocaille, attirait 31 100 €. Consacrée en partie à la sculpture médiévale, la vente enregistrait également le bon score d’un élément de retable en chêne polychrome et or, représentant L’Annonciation. Il a vu le jour dans la Picardie des années 1520-1530. On le disputait jusqu’à 22 800 €. Plus insolite, mais tout aussi passionnant, un ensemble trônait au cœur de la vente : trente-cinq tire-bouchons, fabriqués entre le XVIIe et XIXe siècle, qui provenaient de la collection de Pierre et Marie Rouge (plus anciennement collection Tardy-Gonin de Mâcon). De nombreux amateurs les plébiscitaient, pour un total de 148 500 €. Issue également de l’univers de la vigne, une tasse à vin en argent du XVIIe siècle au poinçon de Chalon : on pouvait y goûter à condition de débourser 9 000 €. Dans le même métal précieux, le moderniste Jean Després façonnera en 1930 une bague moteur, à décor d’un disque à stries rayonnantes, signée à la pointe et présentant un poinçon d’orfèvre. Ici, on l’empochait pour 44 500 €.
La Vierge, adolescente, surprise par l’ange Gabriel, alors qu’elle prie les mains jointes, une Bible ouverte devant elle… C’est le sujet de ce retable en chêne monoxyle polychrome et doré, sculpté en profond relief (24,5 x 24 x 5 cm). Caractéristique du travail des ateliers picards à l’aube du XVIe siècle, il affiche cette préciosité dont les «tailleurs d’images» de la région d’Abbeville, en particulier, s’étaient fait une spécialité. À partir d’une estimation maximale de 10 000 €, cet élément de retable était acheté à 22 800 €On le sait, Jean Després (1889-1980) était fasciné par les formes de la mécanique, et ce depuis son affectation au poste de dessinateur dans les ateliers de l’aviation militaire, durant la Première Guerre mondiale. Cette bague moderniste en argent (poids 26 g) s’orne d’un décor de disque à stries rayonnantes, qui fait inévitablement penser à un moteur d’avion. Conçue vers 1930, elle est signée à la pointe et porte un poinçon d’orfèvre. On la passait au doigt pour 44 500 €.La table à gibier : un grand classique du XVIIIe siècle… Ici, dans sa version d’apparat (92 x 193 x 97 cm) et signée d’un ténor de l’ébénisterie, Pierre Hache (1705-1776). En noyer sculpté, elle arbore de grandes coquilles symétriques sur fond de croisillons ; elle a été exécutée à Grenoble vers 1735-1740 et méritait bien 31 100 €. Une table d’applique présentant ces mêmes feuilles d’acanthe en haut des pieds est répertoriée dans Le Génie des Hache, de Pierre et Françoise Rouge (éditions Faton).Voici une des fameuses créations d’Émile Gallé (1846-1904), inspirées par un Moyen Âge mystique et légendaire, qui enthousiasmait un collectionneur à hauteur de 15 900 €. Il met en scène un saint Georges triomphant, terrassant le dragon. La scène se passe en ombres chinoises au centre du vase piriforme (h. 31 cm), en verre à dominante noire sur fond bleu. Le décor, dégagé à l’acide et repris à l’outil, présente un blason aux armes de la Lorraine sur l’autre face. Deux croix de Lorraine sont gravées sur le pied, et la signature «Gallé» à la pointe les complète.
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