Walter Schnackenberg nous entraînait dans le théâtre de l’Allemagne d’avant-guerre… Une version rappelant un certain Toulouse-Lautrec !
Ce programme d’envergure se déroulait sur deux après-midi complets et comptait près de 550 lots. Trois affiches d’un illustrateur rare sur le marché français se trouvaient au menu de la seconde et ne passaient pas inaperçues. Walter Schnackenberg est l’un des affichistes germaniques les plus célèbres de la première moitié du XXe siècle, au point d’être surnommé le «Toulouse-Lautrec allemand». De fait, comme son illustre contemporain – dont il a pu apprécier les œuvres lors de séjours réguliers à Paris –, il a beaucoup travaillé pour le monde de la scène et les filles de petite vertu de Berlin. Après une formation à Munich et s’avérant très doué pour le graphisme, il choisit l’illustration comme moyen d’expression. Son style sinueux rencontrant son public, une bonne part de son art est consacrée au théâtre, pour lequel il livre affiches, costumes et même décors, apportant un peu de frivolité dans les sombres années 1930. Erry and Merry (reproduite ci-dessus), l’une de ses créations les plus célèbres, recevait 18 415 € et un record français au passage (source : Artnet), 13 970 € revenant aussi bien à Lena Amsel (125 x 95 cm) de 1918 qu’à Odéon Casino (120 x 88 cm) de 1912. Après la Seconde Guerre mondiale, la Belle Époque étant loin et les horreurs trop récentes, il évoluera vers un surréalisme fantastique et macabre. La veille, parmi les objets d’art et céramiques, un vase «Mallet» (h. 24 cm) en porcelaine bleu et blanc de l’époque Kangxi (1661-1722) obtenait 90 805 € et une paire de coupes creuses (diam. 20,5 cm) aux émaux doucaï, datant du règne de Qianlong (1736-1795), 35 560 €.