Le 31 mars s’ouvrira au château de Saint-Germain-en-Laye une exposition consacrée à Henri II. Elle marque le 500e anniversaire de sa naissance dans cette résidence royale. Ce portrait du dauphin de France, armé et coiffé d’un heaume, est une découverte. Jusque-là, seuls une miniature conservée au musée du Bargello, à Florence, montrant Henri de profil, et un dessin exécuté vers 1545 (non localisé) se rapportaient à la jeunesse du modèle ; d’autres figurent en réalité son frère cadet, Charles de France, le duc d’Orléans. Henri n’a pas encore la barbe et la moustache fournies de ses 28 ans, ce qui permet de le dater des années 1540 ; il a néanmoins déjà choisi ses couleurs emblématiques, le blanc et le noir. Son auteur, François Clouet, continue brillamment le métier de son père, Jean, auprès de François Ier, reprenant la formule établie par celui-ci : une représentation en petit buste et de trois quarts sur fond bleu uni avec un encadrement doré, et dans un cadrage serré. Pour preuve, ce Portrait de Louis de Lorraine par Jean (ou Jehannet) Clouet, l’une des quatre miniatures répertoriées de cet artiste, portraitiste en titre de François Ier de 1515 à 1539. Plus petite, elle reprend toutefois l’extrême raffinement des détails vestimentaires, les contours délicatement cernés à la pierre noire, les carnations très claires, le fond irrégulier de lapis-lazuli, sans oublier la finesse du trait, notamment dans la barbe, les cheveux ou le col brodé. Le modèle est Louis de Lorraine, quatrième fils de René II et de Philippe de Gueldre, frère cadet d’Antoine et de Claude fondateur de la branche des Guise , avec qui il est élevé à la cour de Louis XII avec François d’Angoulême, futur François Ier. Destiné à l’Église, il est pourvu de l’évêché de Verdun, puis de l’abbaye de Saint-Mihiel, mais renonce en 1522 à la carrière ecclésiastique. Son frère Antoine lui cède le comté de Vaudémont et le fait capitaine de ses armées, qui combattent en Lorraine et en Italie auprès des troupes françaises. Passé au service de François Ier, Louis de Lorraine se distingue par sa bravoure, avant de mourir, en 1528, d’une maladie infectieuse contractée au siège de Naples.