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Deux recueils dans un fauteuil de Royère

Résultat 166 400 EUR
Publié le , par Anne Doridou-Heim
Vente le 20 décembre 2022 - 14:30 (CET) - Salle 7 - Hôtel Drouot - 75009

Le talent visionnaire de célèbres architectes d’hier, Percier et Fontaine, et celui d’un designer du XXe, Jean Royère, étaient doublement récompensés.

Jean Royère (1902-1981), fauteuil Éléphanteau, modèle créé en 1939, 88 x 68 x 63 cm.... Deux recueils dans un fauteuil de Royère
Jean Royère (1902-1981), fauteuil Éléphanteau, modèle créé en 1939, 88 68 63 cm.
Adjugé : 166 400 

À la différence du général Hannibal, ce n’est pas à dos d’éléphant que Bonaparte inscrivit sa légende en traversant le col du Grand-Saint-Bernard, mais bien à cheval. C’est en revanche avec un éléphanteau que le designer Jean Royère rejoint le panthéon des auteurs de mobilier du XXe siècle. Le fauteuil Éléphanteau apparaît en 1939 au Salon de la Société des artistes décorateurs. À cette occasion, Royère installe un boudoir dont l’originalité du répertoire ornemental – librement inspiré du monde végétal et animal – et les couleurs acidulées marquent une rupture. Le siège s’inscrit dans le registre des formes libres et organiques de son créateur, celui qui donnera naissance en 1947 à une icône du mobilier de son temps, le canapé Ours polaire. Sorte de bergère enveloppante qui se distingue par la forme de ses grandes oreilles et des accotoirs proéminents, le fauteuil existe en deux hauteurs de dossier, ici de 88 cm. Une seule envie : s’y lover. Le rêve était accessible pour 166 400 €. Revenons à Napoléon. En 1810, l’Empereur est à l’apogée de sa puissance et mande ses deux architectes, Percier et Fontaine, pour concevoir un palais impérial dominant la colline de Chaillot. Ce palais devait être celui du Roi de Rome. Le projet était grandiose. Néanmoins, la retraite de Russie obligea à le restreindre puis la chute de l’Empire en sonna le glas : il ne vit jamais le jour. En demeure ce recueil de Pierre Fontaine, riche de 41 planches dont plusieurs versions du projet pour la montagne de Chaillot. Le château de Fontainebleau ne laissait pas échapper ce témoignage essentiel, provenant en droite ligne des collections de la famille de l’architecte (voir l'article Percier et Fontaine : trois recueils de projets entre ville et jardin de la Gazette n° 44, page 14), et le préemptait pour 140 800 €. Un autre recueil du même, celui-ci contenant 51 projets dont le pavillon de «Mousseau» (Monceaux), la maison pour l’Empereur dans la rade de Terneuse, des mausolées et des fontaines, réalisé à la plume, encre de Chine et lavis avec rehauts d’aquarelle, retenait 230 400 €. Quant aux 14 dessins du projet pour une maison de plaisance du roi de Wurtemberg, ils empochaient 37 120 €.

Pierre-François Léonard Fontaine (1762-1853), recueil de 41 planches dont l’aménagement de la montagne Chaillot, grand-in-folio, reliure d
Pierre-François Léonard Fontaine (1762-1853), recueil de 41 planches dont l’aménagement de la montagne Chaillot, grand-in-folio, reliure demi-basane maroquinée rouge, 1820-1830, trente planches doubles et onze simples, dessins à la plume, encre de Chine et lavis avec rehauts d’aquarelle.
Adjugé : 140 800 
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