Ce grand vase, à la silhouette étirée et aux délicates nuances vertes, porte la signature de Daum, à Nancy. Il recueillait l’enchère de 12 875 €, à laquelle n’était pas étrangère sa technique : le verre bullé. Il s’agit d’un traitement décoratif dont se jouait la célèbre maison lorraine au début du XXe siècle en concurrence avec Émile Gallé. Traditionnellement, les bulles étaient plutôt considérées comme des défauts, affectant la transparence de la matière. À l’inverse, nos verriers modernes vont les provoquer, soit en introduisant des grains de soude entre deux couches de verre qui vont se transformer en bulles de gaz carbonique, soit en jouant sur la température de fusion du verre. Dans tous les cas, une opération délicate, qui s’enrichit ici d’applications à chaud de boules de verre, pour former les baies rouges grimpant sur la paroi du vase. À sa suite, c’est une médaille rare qui enregistrait le second score : 9 750 €, attribués à l’ordre du Double Dragon. Rappelons que cette médaille honorifique, aux pimpantes couleurs turquoise et vert vif, a été créée en par l’empereur chinois Guangxu, le 19 décembre 1881. Enfin, une pièce mobilière royale ne passait pas inaperçue, ou plutôt sa spectaculaire copie de la fin du XIXe siècle : la commode à vantaux exécutée par Guillaume Beneman (1750-1811) pour le Salon des jeux de Marie-Antoinette, au château de Fontainebleau. Elle changeait de demeure contre 8 875 €.