Certains blocs de marbre, une fois sciés et polis, révèlent en leur sein la présence de figures ressemblant à s’y méprendre aux paysages imaginés par les artistes traditionnels chinois. Support poétique à la méditation, chéris des lettrés, ces panneaux appelés «pierres de rêve» ou mengshi étaient souvent associés à d’autres matériaux précieux par les ébénistes du céleste Empire. On les retrouvait tous réunis avec cette suite précieuse de quatre fauteuils en bois exotique, richement sculpté de fleurs, et à décor incrusté de nacre, datant du début du XXe siècle. Quant à la fameuse pierre, elle formait ici l’assise et le dossier du siège, offrant quelques panoramas montagneux dus à mère Nature. On pouvait les admirer pour 11 160 €. Mais c’est avec une autre pierre, précieuse, cette fois, qu’il fallait aller chercher le meilleur prix de la vacation, soit 24 800 €, avec cette tanzanite naturelle. De forme coussin, la gemme de 31,39 ct, de couleur et de pureté exceptionnelles, agrémentait une bague haute joaillerie sur une monture sertie de diamants ronds taille moderne, et quatre poires pour 2 ct environ. Troisième pièce d’importance : une grande tapisserie tissée à la manufacture royale de Beauvais. Elle appartient à la célébre série des «Ports de mers», réalisée d’après les cartons de Kerchove et Campion. Intitulée Le Phare, elle a été exécutée vers 1695 sous la direction de Philippe Béhagle, marchand-tapissier du roi, originaire des Flandres et formé aux Gobelins. Elle date donc de la fin du XVIIe siècle ou du tout début du XVIIIe, et nécessitait pas moins de 9 672 €.