Ce dessin du premier peintre de Marie de Médicis est une étude pour une œuvre destinée à la chambre d’Anne d’Autriche au Val-de-Grâce. Une feuille datée vers 1646.
Si Marie de Médicis fut l’une des premières à repérer le talent de Philippe de Champaigne, une autre reine, Anne d’Autriche, lui fit également confiance pour la décoration du Val-de-Grâce. En 1645, la souveraine, désormais régente depuis la mort de Louis XIII, décide de réaliser son vœu, formulé à la naissance providentielle de son fils le futur Louis XIV, et d’entreprendre au Val-de-Grâce la construction d’une église et d’un monastère bénédictin. Ce dessin a ainsi été exécuté par Philippe de Champaigne dans le cadre de la première campagne de travaux, de 1646. Il relève d’une importante composition sur le thème du cycle de saint Benoît, destinée à la chambre de la reine. Au verso de son montage, une inscription indique : «St Maur qui tire du lac St Placide par ordre de St Benoit». Une autre étude pour un tableau du même ensemble a été présentée par la galerie Coatalem : Saint Benoît découvre miraculeusement une source cachée, de mêmes technique et dimensions et présentant également une annotation d’un peintre ancien, «Sebastiano Conca». Abandonné sous la Fronde, le chantier du Val-de Grâce reprit vers 1655-1656, et Philippe de Champaigne put achever avec son atelier cet ensemble pictural fait de compositions quasiment similaires, mais élargies sur les côtés. Ces peintures seront déposées à la Révolution ; celle représentant Placide retiré de l’eau par le frère Maur est aujourd’hui conservée aux Musées royaux des beaux-arts de Bruxelles.