Idole cycladique, bas-relief égyptien et Minerve romaine constituaient le trio gagnant de cette collection réunie par un passionné d’archéologie.
En toute logique, Paul A., ancien directeur de la chalcographie du Louvre et fondateur des Presses universitaires de France, avait réuni une collection de pièces archéologiques de belle qualité. Celles-ci, une cinquantaine, livraient un message fort en provenance de la Grèce antique, de l’Égypte ptolémaïque et de la Rome impériale. L’idole cycladique mise en avant dans l'article Une idole cycladique, Jan Bruegel ou Foujita, page 57 de la Gazette du 7 octobre, retenait les plus hauts suffrages, à 250 000 €. De type «Spédos», sculptée dans la blancheur du marbre, cette figurine appartenant à la culture de Kéros-Syros — soit vers 2800-2500 av. J.-C. — en bel état de conservation, présente une belle harmonie de proportions, des qualités ayant joué en sa faveur. On n’oubliera jamais à quel point ces divinités archaïques ont influencé les plus grands noms de l’art du XXe siècle et les ont accompagnés dans leur chemin vers l’abstraction. Plus en avant dans les siècles, on traversait la Méditerranée pour se rendre en Égypte sous le règne des pharaons ptolémaïques – une dynastie hellénistique – et rencontrer le roi de profil sculpté sur ce bas-relief en granit. Il porte une étiquette ancienne mentionnant «Provient du temple de Begbed» et, signe de son intérêt, est enchâssé dans un socle de palissandre signé du fameux Kichizô Inagaki (1876-1951). La pièce nantie de toutes ces qualités partait à 212 500 €. C’était ensuite à Rome d’entrer en scène en la personne d’une Minerve casquée. La déesse est le sujet d’une statuette en bronze fondue au Ier siècle de notre ère. Dotée d’une belle patine verte lisse, elle acceptait dignement une enchère de 137 500 €. Ces résultats conséquents, honorant des objets antiques collectionnés par un véritable amateur et connaisseur, étaient complétés par les 62 500 € d’un carreau de revêtement (25 cm de côté) en céramique siliceuse d’Iznik de la seconde moitié du XVIe siècle, les 70 000 € d’une petite tête (h. 13 cm) barbue en bronze évoquant Poséidon (art hellénistique, IIIe-IIe siècle av. J.-C.) et les 62 500 € encore d’un relief fragmentaire (h. 25 cm, l. 30 cm), provenant probablement d’une stèle en marbre. Son sujet ? Peut-être Déméter et Perséphone en procession. La moisson était bonne, la vacation ayant de fait tous les atouts pour se dérouler sous haute protection.