Léon Detroy, peintre de la vallée de la Creuse, pose son chevalet dans le Sud, où son style coloré et fait de touches hachurées peut s’exprimer pleinement.
Né à Chinon, en 1859, dans une famille aisée, avec un père médecin et une mère descendante de Gilles de la Tourette, Léon Detroy a toujours vécu sans souci pécuniaire. C’est son oncle maternel qui l’initie à la peinture avant que le jeune homme, diplômé en droit, n’entre aux Beaux-Arts de Paris en 1880. Cinq ans plus tard, Detroy part pour Gargilesse, au cœur de la vallée de la Creuse, sur les pas de George Sand. C’est un coup de foudre, qui le conduira à l’achat d’une maison puis à la fondation de l’école du Crozant, autour d’artistes qui partagent son goût de la peinture en plein air et des couleurs soutenues. Mais l’homme est également un grand voyageur. Il part dès 1902 en Italie à Sorrente et en Sicile. Il pousse bien plus loin, en 1910, avec un voyage en Afrique du Nord. S’il connaît déjà Agay, dans le Var, l’artiste se rendra régulièrement, à partir de 1905, chez son ami le peintre belge Jean Vanden Eeckhoudt, qui a acheté une maison à Roquebrune. Les paysages du Roussillon mais aussi le village de Saint-Tropez, où vit son ami Dunoyer de Segonzac, comptent parmi les endroits qu’il fréquente avec plaisir. Comme une grande partie des paysagistes de cette époque, il est attiré par ce Sud qui offre, par sa lumière si particulière, une nouvelle vision de la nature, encore plus changeante et scintillante. Un motif idéal pour jouer de sa riche palette chromatique !