Empruntant une voie terrestre, un tapis dit «polonais», tissé dans la Perse des Safavides, racontait l’histoire d’une rare production ayant fasciné l’Europe du XVIIe siècle.
L’histoire de ces tapis et le pourquoi de leur appellation de «polonais», alors qu’ils étaient fabriqués en Perse, était relatée en page 8 de la Gazette n° 36 (voir l'article Un rare tapis persan). Leur rareté y était également mise en avant. Dès les origines, il s’agissait d’une production précieuse, et donc livrée en petit nombre, dont peu d’exemples nous sont parvenus après avoit survolé les siècles. Cet exemplaire, tissé à Kachan ou Ispahan très probablement au début du XVIIe, exposait son méticuleux travail de soie brochée de métal et retenait 257 600 €. Un autre objet d’art venu de l’Orient, celui-ci encore plus lointain, retenait une attention de 41 216 €. Il s’agit d’un paravent à douze feuilles (h. 294, l. totale 528 cm) en laque de Coromandel, orné d’une scène de palais très abîmée – des courtisanes jouent aux échecs, d’autres de la musique, des enfants s’amusent dans des jardins… Fabriqués en Chine sous le règne de Qianlong (1735-1796), les ouvrages tels que celui-ci ont également eu un grand succès en Europe à partir du XVIIIe siècle. Là aussi, il a pu y avoir confusion : la côte de Coromandel se situant en Inde, dans le golfe du Bengale, on a pu croire que ces objets y étaient fabriqués. Une nouvelle fois, il est question de l’histoire des relations internationales aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les laques, après avoir été réalisés en Chine, prenaient la mer à bord de jonques pour arriver en Inde dans les comptoirs de Madras ou Pondichéry. De là, transportés sur des navires hollandais ou anglais, ils reprenaient le large vers une Europe très demandeuse, et peu regardante sur leur lieu véritable d’origine. Typiquement française cette fois et attribuée à Claude Galle (1759-1815), «La Liseuse» (h. 79 cm, diam. 37 cm), une pendule en bronze doré toutes faces, ornée sur le socle de sa borne de griffons ailés et à base en marbre griotte rouge, appartenait bien à l’époque Empire, vers 1810 (voit l'article La belle Liseuse de Claude Galle de la Gazette n° 37, page 48). Elle indiquait une heure de 39 284 €. Un autre modèle dit «Vase» et d’époque Consulat, en bronze patiné et doré, flanqué, de part et d’autre de cariatides ailées (h. 62 cm), sonnait 48 944 €. Ses bronzes étaient là aussi attribués à l’un des meilleurs tenants de cette discipline — aussi précieuse qu’exigeante — qu’était Claude Galle.