Durant ces deux jours de ventes intenses triomphaient aussi bien les souvenirs de la Russie tsariste que l’impressionniste d’origine vénézuelienne Emilio Boggio…
Fasciné par Auvers-sur-Oise, Boggio s’y installera définitivement à partir de 1910, à la Villa rustique, une maison-atelier. Et c’est là qu’il peindra ce Pêcher en fleurs, une lumineuse toile, titrée, située et datée «Auvers le 25 mars 1920» (60 x 81cm). L’œuvre, âprement disputée, devait arrêter son ascension à 47 385 € (à partir d’une estimation maximale de 8 000 €). Quant à l’ensemble de souvenirs de la Russie d’avant 1917, hérité de la princesse Irina Pavlovna Paley – fille du grand-duc Paul Alexandrovitch Romanov – composé d’aquarelles ou encore de plusieurs croix orthodoxes, il devait totaliser 33 133 €… Digne des palais impériaux, une commode (de la fin du XIXe siècle mais d’après le modèle de Jean-Henri Riesener créé en 1786 pour Marie-Antoinette à Versailles) en acajou et placage d’acajou flammé (102,5 x 193 x 70 cm), ouvrant à cinq tiroirs sur trois rangs, inscrivait 17 010 €. Signalons aussi une paire de vases ovoïdes, à col en faïence émaillé jaune bleu et vert de dragons, paons et insectes dans des branchages fleuris dans le goût de la Chine, fabriquée à Delft vers 1680 (h. 38,5 cm), et achetée 5 500 €. La peinture régionale était aussi fêtée, notamment avec l’enchère de 9 720 € attribuée à une toile de Louis Floutier, représentant une Pergola fleurie de la villa Lola à Saint-Jean-de-Luz, maison de l’artiste (51 x 72 cm) ; l’œuvre porte le n° 731 dans le catalogue raisonné de Mary-Anne Prunet.