Philanthrope et amateur d’art, Georges Charbonneaux (1865-1933) a réuni probablement grâce à son ami René Lalique, qu’il fit travailler pour les verreries familiales, fondées en 1870 à Reims une belle collection d’artistes de cette époque, comme Bugatti dont Le Lion dévorant a été la vedette d’une vacation le 8 mars dernier (voir Gazette n° 10, page 127). Georges Charbonneaux réalisa les premiers logements à loyer modéré pour les familles ouvrières et nombreuses en France. Il fonda dès 1911 le Foyer rémois, à la suite d’un voyage à Birmingham pour visiter les cités-jardins ; non seulement soucieux d’habitat, il les dote d’équipements sociaux et culturels. Pour l’église Saint-Nicaise de la ville, il fait intervenir les artistes les plus réputés de l’époque notamment René Lalique, qui réalisa les baies de la nef et des transepts et en particulier ceux impliqués dans le renouveau de l’art sacré. Ces mêmes années, Jean Dunand, Suisse installé à Paris, renouvelle l’art de la dinanderie avec des formes épurées, des décors incrustés ou oxydés. En parallèle, il étudie les techniques de la laque, pour laquelle il connaîtra la renommée. Il participe à des expositions parisiennes, aux salons et au Bon Marché, mais également en province. Juste avant-guerre, il est à Reims où une galerie lui offre une rétrospective En 1918, la paix revenue, Dunand expose à la galerie Devambez, qui regroupe des artistes travaillant le métal, et au musée Galliera dans le cadre de l’exposition des Arts décoratifs. Les occasions étaient multiples pour Georges Charbonneaux d’acquérir un objet à la fois utile au quotidien et esthétique.