Vente le
06 avril 2019 - 14:30 (CEST) -
8, rue de Castries - 69002 Lyon
Jean-Louis Bernezat a constitué sa collection de peintures contemporaines avec l’émotion comme point de mire. Elle sera dispersée lors de cette vente en 197 lots. Grâce à ses parents, Lucie et Paul, enseignants à l’École d’art de Valence à partir de 1929, il a grandi dans un environnement artistique, côtoyant quotidiennement...
Ahmed Cherkaoui (1934-1967), Al-Mulk, 1965, huile sur toile, 60 x 73 cm. Estimation : 20 000/30 000 €
Ahmed Cherkaoui (1934-1967), Al-Mulk, 1965, huile sur toile, 60 x 73 cm. Estimation : 20 000/30 000 €
Jean-Louis Bernezat a constitué sa collection de peintures contemporaines avec l’émotion comme point de mire. Elle sera dispersée lors de cette vente en 197 lots. Grâce à ses parents, Lucie et Paul, enseignants à l’École d’art de Valence à partir de 1929, il a grandi dans un environnement artistique, côtoyant quotidiennement des œuvres, mais aussi leurs créateurs. Une chance qu’il fit partager à son épouse Odette dès leur rencontre, au début des années 1960. Ensemble, ils commenceront à collectionner en 1964, avec l’achat de deux huiles sur papier de Mena Loopuyt. Quatre œuvres de cette peintre hollandaise seront d’ailleurs proposées, dont un Paysage : village de Cliousclat, Drôme, annoncé à 200/300 €. Les achats du couple s’enchaîneront au fil de leurs coups de cœur, pour des artistes renommés comme pour des inconnus. On notera la présence massive des adeptes de l’abstraction comme Gérard Schneider ou André Marfaing avec une Composition de 1985 (8 000/12 000 €) , mais aussi de personnalités atypiques comme Georges Noël (1924-2010), dont les recherches sur l’art informel et la matière brute ont donné lieu à des œuvres jouant sur l’effacement et la réapparition de signes, à l’image de sa Composition : assemblage palimpseste de formes et de signes, 1962, dont on attend 6 000/8 000 €. Aux côtés de membres de la «nouvelle école de Paris» comme Pignon, Guerrier, Atlan ou Leppien, mais aussi de Lyonnais, en tête desquels Cottavoz, Fusaro et Truphémus, les peintres du signe imposeront leur style unique. Parmi eux, plusieurs artistes marocains se feront remarquer, tels Mohamed Nabili et Ahmed Cherkaoui. Cinq compositions de ce dernier seront présentées, avec des estimations allant de 8 000 à 30 000 €. Un beau panel du travail de celui qui est devenu l’une des figures majeures de la peinture moderne de son pays. Sa mort à 32 ans, des suites d’une infection, a hélas interrompu une carrière prometteuse. Formé d’abord au métier de calligraphe, Cherkaoui intègre en 1956 l’École des métiers d’art de Paris puis les Beaux-Arts, en 1960. C’est après un séjour en Pologne qu’il réalise l’importance du signe dans la création. Dès lors, il intégrera à ses compositions des graphismes, notamment inspirés des tatouages de sa mère ou des poteries traditionnelles, afin de créer son propre langage.
Artiste rattaché aussi bien à l’école de Paris qu’au mouvement CoBrA, Jean-Michel Atlan (1913-1960) se lance, dès les première années suivant la guerre, dans une peinture au style expressionniste qui flirtera toujours avec la figuration. Dans ses compositions à la matière épaisse surgissent des figures aux larges cernes noirs, telles des divinités primordiales sorties de l’imaginaire collectif. 20 000/30 000 € seront à envisager pour cette huile sur toile de 1958 (54 x 81 cm). Prévoir 15 000/25 000 € pour cette Composition brossée en 1957 à l’huile sur toile par Gérard Schneider (1896-1986). Une œuvre typique de la création du peintre d’origine suisse, qui commença à travailler à Paris dans les années 1920-1930, réalisant des natures mortes cézanniennes avant de diverger vers des transpositions allusives, ne conservant plus que la courbe gestuelle. Après la guerre, cette tendance s’accentuera. Schneider sera alors considéré comme l’un des précurseurs de l’abstraction lyrique, basée sur une création libérée de toute préméditation (65 x 81 cm). Autre représentant de l’école de peinture moderne marocaine, Mohamed Nabili (1954-2012) livrera contre 1 500/3 000 € cette œuvre sans titre, en résine et sable sur toile. Signée et contresignée, elle est d’un grand format (200 x 152 cm). Arrivé en France en 1973 pour terminer ses études à Marseille, Nabili enseignera par la suite à Aix-en-Provence, aux beaux-arts, durant un an, avant de se lancer véritablement dans la carrière picturale. Grand voyageur, il passera par le Pérou, le Mexique, les États-Unis et le Danemark avant de rentrer au Maroc. Son travail est centré sur le motif du désert, mais aussi sur un vocabulaire pictural inspiré des traditions culturelles de son pays. Cette composition à l’huile, sable et collage sur panneau illustre la fin de la carrière d’Alfred Reith (1884-1966). Datée 1959, cette Harmonie de matières pourrait partir à 1 500/2 500 € (55,5 x 46,5 cm). Une estimation abordable pour une œuvre de cet artiste marqué par le cubisme, au début de sa carrière. Après la guerre, il donnera naissance, dans ses peintures et collages, à un nouveau répertoire formé d’entrelacements, de courbes, de cercles et de couleurs douces tout en nuances.
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