Claude Lalanne, Eileen Gray et Line Vautrin étaient les meneuses d’une vente en miroir avec la Journée internationale des droits des femmes.
Dans notre édition du 3 mars (voir l'article Femmes artistes : d'Eileen Gray à matali crasset de la Gazette n° 9, page 43), nous nous étions fait l’écho de cette vente explorant un siècle de création féminine et dont une partie du produit était destinée à l’association fondée par Tina Kieffer, «Toutes à l’école». En toute logique, parmi les quatre-vingts œuvres proposées, ce sont celles de Claude Lalanne qui recevaient les plus hauts suffrages. Deux chaises «aux branchettes» en bronze à patine dorée et laiton, des modèles édités en 2010, étaient acquises pour 104 000 € chacune. On y retrouve l’appel de la nature ayant guidé toute sa vie le travail de la sculptrice. Elle procédait par galvanoplastie, en moulant des éléments végétaux hétéroclites, les rapprochant sans a priori pour faire naître des accords nouveaux. Figés dans le métal, ils semblaient pourtant pleins de sève. Ces brindilles le montrent, et c’est bien ce qui plaisait et plaît encore. D’Eileen Gray (1878-1976), autre grande dame, une paire de serre-livres (h. 10 cm) en pin d’Oregon massif patiné, réalisés par l’Irlandaise vers 1922, obtenait 28 600 €, et de Line Vautrin (1913-1997), un miroir Romain (diam. 23,5 cm) en talosel et incrustations de plaquettes de verre reflétait, dans des tonalités bronze, 52 000 €.