Au cœur d’une vente rémoise brillait une collection de boîtes et étuis en or, émail et pierres dures, patiemment rassemblées par M. de N. Avec une nette préférence pour les réalisations précieuses du XVIIIe siècle, une époque où la vogue des petits réceptacles destinés à différents usages atteint son paroxysme. En tête, cette boîte en forme de nacelle, présentant sur son couvercle un coquillage Oliva Porphyria, alors que la monture en or jaune s’orne d’un décor de losanges, avec volutes feuillagées et fleurons sur fond amati. On la doit au maître-orfèvre Jean Fouquet, dont le poinçon indique «Paris 1723», ce qui valait bien une enchère à 16 320 €. Et si son contenu avait pu varier, du tabac aux pilules, celui de la boîte suivante ne laissait aucun doute : des mouches, accessoires indispensables de la beauté à l’époque rococo. Petites pastilles de taffetas noirs, elles étaient glissées dans ce petit étui de forme rectangulaire, étudié dans la Gazette n° 12, page 164. En or jaune guilloché et émaillé polychrome sur toutes ses faces, il se pare d’un décor peint sous émail translucide imitant l’agate herborisée, souligné de moulures feuillagées à cabochons rouges. À l’intérieur, sous des couvercles à charnières munies de miroir, on découvrait deux compartiments, dont l’un contenant un pinceau. Il était signé du maître orfèvre Charles Le Bastier, avec la mention «Paris1777». Pour ce modèle qui est à rapprocher d’une de ses boîtes, ronde cette fois, conservée au Louvre (Inv. OA 6796) , il vous fallait débourser 15 120 €.