La Bible d’Or, mythique librairie toulousaine sise rue du Taur, était devenue en quelques décennies une véritable institution locale, en raison de la personnalité haute en couleur de son propriétaire, Georges Ousset. Il en tint les rênes des années 1950 jusqu’à sa disparition en 2003. Parallèlement à son activité publique, l’homme de l’art avait su constituer une bibliothèque d’une richesse éblouissante, que l’on dispersait ce mardi 6 mars dans la capitale du Languedoc. En vedette, comme à chacune de leur apparition en salle, les trois volumes du Théâtre du monde ou Nouvel Atlas, mis en lumière par Guillaume et Jean Blaeu, édités à Amsterdam en 1645 par ce dernier. Ces in-folios, à reliure de vélin orné sur les plats de bandes à décor de feuillage, possédaient des titres gravés et coloriés, 271 cartes doubles (certaines dépliantes), une carte simple, ainsi que quatre autres petites, toutes gravées et colorées. Un monument de la géographie, qui requérait 44 507 €. L’autre point d’orgue de cet événement littéraire était bien sûr le Livre d’heures de la Vierge à l’usage de Toulouse, datant probablement du troisième quart du XVe siècle (voir Gazette n° 9, page 114). Ce manuscrit sur vélin comprend 210 feuillets recto verso, finement réglés, et surtout sept miniatures à pleine pages et six enluminures en ornements de texte, sans oublier de grandes lettrines ornées d’or sur fond rouge et bleu. Commandé sans doute par un Capitoul, représenté en dévotion devant la Vierge allaitante, le bel ouvrage a été préempté par la Bibliothèque municipale de Toulouse pour 19 075 €.